Et toujours l'histoire recommence, encore et encore… l'étrange si constante nôtre est quatre, tous les quatre ans.
C'est tellement jouissif d'enfanter que ma mère s'est renouvelée, aidée d'un toujours autre… d'un dit père, pour créer cet autant d'une autre petite fille, une à nouveau et si jolie, différente, si belle… à croquer, adorable petite elle, magnifique petite sœur.
Même scénario dans pourtant, l'écart d'un particulier souvenir… préservé encore, dans cet aujourd'hui cependant passé, mémoire tellement précise, si leurrée récente de par sa trop réelle netteté… lorsque Papa m'a demandé…
J'étais là, devant elle, cette banale petite armoire à tiroirs, placée entre la fenêtre et le balcon… objet maintenant relique souvenance fabuleux d'une certaine jouissance, matière d'un bleu à devenir, un reste qui seul me reste… le deuxième tiroir en partant du bas, le séparé "était" mien… et n'y dormaient que feuilles et crayons… une prédiction !
Si je voulais d'elle…
Et la réponse évidente, à ne pas même deviner – une enfantine répartie, le cœur qui simplement brille…
Elle si fragile, si belle, là… le coup de foudre entre elle et ma grand-mère. L'amour tout autour dans ces jours difficiles, elle ne savait pas manger, n'avait jamais appris…
Je l'aime infiniment, ma petite sœur, mon premier bébé à ne pas "jouet"…
Nous déroulions l'étendue semaine à Bruxelles, en ce creux Nord d'alors, tellement différent et en rien l'idem Sud soleil maintenant actuel… tandis que le week-end, la campagne, et son vert, et son grand air nous recueillaient… les hauteurs d'une région magnifique, l'espace de collines, les hauts et les bas à effacer tous ces plats… l'étalée vraie liberté et l'insouciance, la joie, le simple d'un réel à vivre enchanté…
Trop de bonheur amène inévitablement les pleurs…
Bientôt six ans, attachée là, à l'instant essentiel et très particulier, à l'heure du retour de l'école.
Et Papa… revenu… avec la nouvelle voiture, si rouge, et la magie autre à enfin voir, une télévision… première image à retenir, la guerre…
L'arrivée à la maison accompagnée du premier ressenti réel, le souffle d'un savoir non pas auguré mais respiré, humé… il était couché et m'a demandé un verre d'eau, courir le chercher à la cuisine… vite, me presser et pourtant m'arrêter… une petite croix, accrochée là, sur le mur et prier de tout mon cœur, Lui offrir l'entier de ma si petite âme…
Revenir et maintenant savoir que déjà il était mort… le regarder, ne pas comprendre, seulement sentir… ses jambes, ensuite ses bras se lever…
La peur n'est apparue que lorsque ma grand-mère est enfin arrivée, ses hurlements…
L'autre frayeur, crainte profondément ancrée… ma mère venue soutenir la sienne, devoir dormir auprès d'elle… première nuit blanche… période à terminer, la fin absolue si douce enfance.